Jules Lobgeois, alumni• LAAB DP 2017
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Jules LOBGEOIS, diplômé en 2017
Comment te définis tu en tant que designer ? Quelle est ta démarche ? Quelles finalités vises-tu ?
J’ai suivi une formation de design, j’ai appris à penser des projets comme un designer mais mon goût pour la sculpture et les pièces que je produis m’amènent à exposer en galerie et me rapprochent de l’art.
Ma démarche est assez intuitive, lorsque j’ai une idée je vais dans l’atelier, je prends les outils et je la réalise, plus ou moins fidèlement selon les contraintes techniques. C’est ce qu’on appelle de l’auto-production, c’est souvent ce qui me permet d’innover le plus.
Il m’arrive de plus en plus de répondre à des commandes sur-mesure. Dans cette configuration la première phase de projet est souvent moins « expérimentale », je passe par le dessin ou la 3D pour proposer au client différentes possibilités et établir un devis.
Les idées peuvent venir de différentes manières, par l’expérimentation, par le dessin, il n’y a pas de règles. En revanche, je suis convaincu que mon vocabulaire plastique est essentiellement nourri par la photographie. Des photographies que je réalise ou des images produites par d’autres. Souvent ce sont des formes qui suscitent mon intérêt de part leur rapport à la lumière, généralement dans la nature, en architecture ou dans la sculpture. Pour moi la réalisation d’un objet s’achève une fois qu’il est photographié : c’est par l’image que je transmets l’intégralité de ma vision d’un objet.
De manière générale, mon but est de rester le plus libre possible dans la fabrication de mes objets en m’affranchissant des contraintes générées par les intermédiaires, tout en me faisant plaisir.
Que retiens-tu de ta formation en DSAA (plus ou moins sérieusement) ?
Que t'a apporté le DSAA au LAAB ?
Les voyages ? Durant mes deux années de DSAA j’ai eu l’occasion de réaliser pas moins de sept voyages dans le cadre scolaire. En réalité, mon projet de fin d’année portait sur la relation entre la marche et la création alors ça aide un peu.
Plus sérieusement, ça a été un véritable tournant dans mon cursus : j’ai eu pour la première fois de ma scolarité le sentiment que des portes s'ouvraient. Au LAAB tout est mis en œuvre pour que l’on puisse découvrir quel genre de designer on est au fond de soi. La première année on découvre les différentes manières d’aborder un projet de design et durant l’année du projet de diplôme on choisit un sujet, une façon de travailler et on nous pousse à y aller à fond. Le DSAA m’a donc permis de comprendre que j’avais envie d’être un designer en auto-production et que c’était possible en y croyant très fort.
Quel est ton parcours depuis ta sortie du DSAA au LAAB ?
À la suite de mon DSAA obtenu en 2017 au LAAB j’ai pu faire un second stage chez Kaspar Hamacher grâce à la convention post-diplôme délivrée par l’établissement. Mon premier stage de milieu de cursus chez l’artiste belge avait été un « déclic » et je savais que j’avais envie de retourner travailler avec lui. En 2018, une fois la convention terminée j’ai continué à travailler pour lui en tant qu’indépendant quelques mois puis j’ai décidé de rentrer en France pour me lancer à mon compte.
J’ai commencé à développer mes premières collections d’objets en bois et en métal puis j’ai participé à plusieurs expositions dont « Now le Off » à Paris et « Maison & Objet » via le concours Ateliers Arts de France. En 2020 après avoir participé à « Collectible » avec la Modern Shape Gallery j’ai eu l’opportunité d’exposer à la « Biennale Émergences » au Centre National de la Danse, là ça a été un véritable coup de pouce. Depuis cette exposition et à force de persévérance je peux me consacrer maintenant uniquement à ma pratique. Actuellement mon travail est exposé à la ToolsGalerie à Paris, à Anvers chez St. Vincents et en ligne avec la Galerie Philia et OROS.
Quel plaisir/fierté tires-tu de ta pratique de design actuelle (ou en devenir) ?
Le fait de pouvoir vivre de ce que je produis.